Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Terre de vers : Christophe et la gestion d'un couvert permanent

Terre de vers : Christophe et la gestion d'un couvert permanent

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page
Agriculteur

Agriculteur à Lachy (51) et membre du groupe 30 000 Terre de vers, Christophe Néret améliore la structure de son sol grâce au couvert permanent. Il a choisi d'allonger sa rotation avec des cultures de printemps.

Un système de culture en pleine transition

Depuis deux ans, Christophe Néret conduit une partie de ses parcelles (limons) en semis direct sous couvert permanent. Pour gérer le salissement de ses parcelles et maintenir ce système viable, il a décidé d’allonger sa rotation pour y intégrer des cultures de printemps ainsi que des couverts végétaux.

Le groupe Terre de vers l'a accompagné dans cette réflexion en organisant un atelier de coconception suite à une formation réalisée avec le GIEE Magellan.

Ainsi, en prenant en compte ses objectifs et contraintes, Christophe est passé d'une rotation courte Colza-Blé-Escourgeon en système labour et combiné de semis à une rotation en Colza-Escourgeon-Blé-Mais-Orge de printemps-Pois d’hiver.

  • Le pois d’hiver est positionné avant le colza pour lui fournir de l’azote organique, et obtenir une bonne vigueur au démarrage et une robustesse en entrée hiver.
  • Le colza est semé en direct dans les chaumes entre le 1er et le 15 août, en association avec des plantes gélives (féverole, sarrasin, nyger/lin) dont leur rôle est de réguler les ravageurs à l’automne. Il a choisi d’y intégrer en plus du lotier qui sera maintenu en couvert jusqu’à l’implantation du Maïs grain.

Du lotier en couvert permanent

Le lotier a tout son intérêt en couvert permanent puisqu’il s’agit de la légumineuse qui présente la plus grande dormance : sa reprise tardive en mai limite la concurrence pour les ressources avec la culture principale, et permet d’obtenir une couverture optimale en interculture courte. L'escourgeon sera semé en direct dans le lotier, et pour limiter la concurrence à l'implantation, le lotier sera régulé avec 1.5 L de glyphosate.  Au printemps, une intervention chimique (0.2 L staran) sera déclenchée lorsque le lotier atteindra 20 cm.

En interculture, le lotier sera broyé : cette action servira également à réensemencer la parcelle pour maintenir une couverture satisfaisante dans le blé suivant, semé en direct.

Derrière le blé, en interculture longue avant le maïs grain, un couvert composé d’espèces gélives (Féverole, Tournesol, Phacélie) sera implanté dans le lotier en place. Le gel ainsi qu’une dose de 3 l de glyphosate seront utiles pour détruire le couvert qui sera restitué au sol, servant de carburant pour le maïs grain. Ce dernier sera implanté au strip till en association avec de l’avoine, suivi d’un passage de rouleau.

Une orge de printemps sera positionnée à l’automne, suivi d’un couvert composé de phacélie et de moutarde pour piéger l’azote et améliorer la portance du sol avant le semis tardif du pois d’hiver. Et c’est ainsi que la boucle est bouclée !

Une structure du sol améliorée

Lors du dernier tour de plaine du groupe Terre de vers le 13 novembre 2020, des profils de sol au télescopique ont été réalisés sur les parcelles de Christophe. L’objectif était d’évaluer la structure du sol après une conduite de deux années en semis direct, et de contrôler la qualité de l’implantation des cultures d’automne… verdict du groupe : continuer dans ce sens !

L’état du bloc de terre est ouvert avec une structure grumeleuse, composé de mottes friables et poreuses. Il n’y a pas d’horizontalité liée à une compaction. Les vers de terre ainsi que les racines qui descendent au-delà des 20 cm (ancien labour) créent de la verticalité, et autant de voies de circulation des fluides et d’exploration des racines.

Affaire à suivre, avec de nouvelles rencontres à prévoir pour vérifier ensemble l’évolution de ces parcelles !

Si la structure du sol se referme, ce qui est fortement probable dans un système en transition en limon et en l’absence de perturbation du sol, il s’agira de positionner une fissuration à dent droite dans le couvert, pour créer de la macroporosité qui sera entretenue par les racines du végétal.

 

A suivre bientôt, un autre portrait d'agriculteur du groupe Terre de vers avec Mathias Benoist