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Terre de vers : Xavier, à la recherche de biodiversité

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Xavier Dufour

Agriculteur à Bannes (51) et membre du groupe 30 000 Terre de vers, Xavier Dufour expérimente l'implantation en semis direct de couverts multiespèces et plantes associées pour enrichir ses sols et limiter les ravageurs. Portrait

Malgré un assolement diversifié avec pomme de terre, oignon, betterave, le système de cultures de Xavier Dufour est en transition :

  • en 2018, semis de colza et de luzerne en direct dans les chaumes de blé
  • en 2019 c'est le blé qui a été semé en direct dans du colza 'pour essayer'
  • et en 2020,  tout ce qui pouvait être séme en direct : du tournesol, et du blé

Grace au semis direct, la réduction de la perturbation du sol s’accompagne d’une recherche de production de biomasse verte pour nourrir la macro et microfaune présentes à différentes strates et d'augmenter le taux de matière organique libre du sol. Les services rendus par les couverts offrent une régulation des bioagresseurs, la fourniture d’azote et d’autres macro-éléments.

Des couverts multi-espèces et plantes associées

C’est dans cette démarche que Xavier Dufour a adopté les couverts multi-espèces et les plantes associées.

Xavier participe chaque année au Concours Sors Tes Couverts, pour lequel il a fait partie des 10 finalistes en 2018 avec le couvert suivant : Vesce 12 kg, Féverole 35 kg, Tournesol 4 kg, Moutarde d’Abyssinie 4 kg

Depuis 2018, les conditions climatiques limitent de plus en plus la levée et la croissance des couverts, même en cherchant à conserver l’humidité via une implantation en semis direct derrière la moissonneuse. Pour pallier à cela, il se lance dans l’implantation des couverts à la volée au 20 mai dans un blé, en adoptant la technique du GIEE Magellan pour obtenir une répartition optimale des graines. Il s’agit d’enrober les grosses graines du pois avec du glucose pour y fixer les petites graines du couvert. Les résultats mitigés de l’essai sont essentiellement dû à l'ajustement de la dose de glucose. L'essai sera donc reconduit l’année prochaine… cela demande persévérance !

Des plantes compagnes pour limiter les ravageurs

Xavier conduit son colza de manière à obtenir une plante robuste en entrée hiver, et à limiter les dégâts des ravageurs dont la présence (période et nombre) s’est accentuée avec le changement climatique. Il pratique :

  • le semis précoce au 10 août
  • l'apport de matière organique au semis
  • l'association avec des plantes compagnes gélives

Son Objectif ? zéro insecticide !

Parmi les bandes d’essai qui ont été mises en place au sein du groupe Terre de vers sur la campagne 2019-2020, Xavier a testé deux types d'associations de plantes de service :

  • du colza associé à 10 kg de Vesce + 4 kg de Tournesol + 5 kg de Fénugrec
  • du colza associé à 10 kg de Vesce + Féverole 60 kg + Fénugrec 5 kg

On constate que les plantes compagnes jouent un rôle dans la régulation des altises puisque les bandes pour lesquelles la biomasse de plantes compagnes est inférieur à 200g/m² sont celles qui ont un nombre de larves d’altises le plus important (entre 3 et 7 larves/pied).

Les bandes qui présentent le moins de larves d’altises sont celles dont la biomasse totale est supérieure à 1.5 kg/m² avec plus de 200g de plantes compagnes.

Concernant le charançon du bourgeon terminal, les dégâts sont moindres dès lors qu’il y a présence de Féverole. En effet, pour une biomasse de plantes compagnes proche et supérieure à 200g/m2, le colza associé au Tournesol de Xavier comprend 20 % de dégâts contre 0 % en association avec la Féverole…

Mais un autre facteur subsiste, il s’agit de la biomasse du colza en entrée hiver qui rend compte de sa robustesse : le colza pèse respectivement 1.3kg/m2 contre 2.7 kg/m².

Ces résultats alimentent les règles de décisions du groupe dans la conduite du colza.

Quelles sont les pistes à prévoir ?

Terre Innovia a testé cette année l’association du colza avec d’autres crucifères dans l’objectif de détourner les ravageurs en utilisant une plante plus attractive. C’est la navette, la moutarde brune ainsi que la moutarde d’Abyssinie qui semblent être les espèces les plus appréciées des petites altises… ces premiers résultats sont encourageants, en attendant ceux sur grosses altises !

 

A suivre bientôt, un autre portrait d'agriculteur du groupe Terre de vers avec Christophe Néret