Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Fumure de fond : un peu, beaucoup, à la folie !

Fumure de fond : un peu, beaucoup, à la folie !

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Dans le contexte climatique et économique que nous connaissons, la chasse aux dépenses superflues est relancée. La fumure de fond (Phosphore, Potasse, Magnésie) se retrouve alors sous les feux des projecteurs. Revenons sur les grands principes du raisonnement.

Après des années de fertilisation confortable, la fumure de fond est souvent remise en cause dans sa forme et parfois délaissée par manque de trésorerie.
C’est un facteur de production très souvent discret à court terme, mais on constate de plus en plus des rendements qui plafonnent liés à un délaissement de la fumure de fond.

La méthode COMIFER : issue des essais longue durée

Lancée par le Comité Français d’étude et de développement de la Fertilisation Raisonnée (COMIFER) au début des années 1990, la révision de la méthode de calcul de la fumure de fond s’est appuyée sur les très nombreux essais longue durée mis en place entre les années 60 et 90. C’est à partir de ces données pratiques qu’ont été établies les règles de calcul de cette méthode. Elles s’appuient sur quatre facteurs :

  • L’exigence des cultures par rapport à un élément : très, moyennement ou faiblement exigeantes selon leur réponse à l’apport d’éléments minéraux. Ainsi la betterave est classée très exigeante en P et K, alors que le blé est moyennement exigeant en P et faiblement en K. Une culture exigeante sera prioritaire dans la fertilisation.
  • La teneur du sol : malgré toutes les discussions que soulève l’analyse de sol (répétabilité, représentativité), le niveau des réserves du sol détermine en grande partie la réponse à un apport d’engrais.
  • Le devenir des résidus de récolte : selon que les pailles sont exportées ou incorporées elles constituent, ou non, un apport de minéraux facilement disponibles qui peut se substituer aux engrais minéraux.
  • Le passé récent de fertilisation : un apport sur la culture précédente est plus disponible qu’un apport remontant à plus de 2 ans. En fonction du nombre d’années sans apports (minéraux ou organiques) : 0, 1 ou 2 ans, les besoins seront majorés.

A partir de ces paramètres, on calcule un besoin de la culture à partir des exportations. Mais attention, l’intégration de ces quatre facteurs se révèle ardue. C’est pourquoi votre Chambre d’agriculture peut vous accompagner dans ce travail parfois fastidieux.

De la théorie à la pratique

La mise en œuvre de la fumure se confronte aussi aux impératifs agricoles: quand et comment l’apporter, comment arbitrer entre deux cultures ? Les éléments de décisions sont nombreux et parfois complexes (faire simple et être à l’optimum des besoins par exemple).

Quelques grands principes doivent guider vos choix, surtout pour le P2O5:

  • Les apports doivent être proches des besoins pour être plus efficients
  • L’engrais doit être enfoui pour être à disposition des racines, et à l’abri de la rétrogradation.
  • Les effluents d’élevage ont une valeur très proche du minéral, c’est donc une source d’économie à ne pas négliger. Mais certains compost du commerce, selon les matières organiques les constituant, peuvent être moins efficaces, il faut en tenir compte lors de l’achat.

Réaliser son plan de fumure avec la Chambre d’agriculture de la Marne

Pour réaliser vos plans de fumure, la Chambre d’agriculture de la Marne peut à la fois réaliser les calculs de fertilisation, mais surtout guider vos choix de pratiques : achats d’organiques, dates et formes d’apport.
L’objectif est de vous aider à mettre en place une stratégie de fertilisation sur plusieurs années en tenant compte de vos cultures et rotations.
Et l’enjeu n’est pas négligeable : la fumure de fond représente 20% des charges proportionnelles sur une céréale et 30% sur une betterave, soit 100 à 300€/ha !
Plus d’informations :
Chambre d’agriculture de la Marne
Adeline Lenoir - adeline.lenoir@remove-this.marne.chambagri.fr
Tél. 06.77.64.25.77