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Agriculture de précision : un regard perçant sur nos cultures

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Que sait-on mesurer aujourd’hui dans nos parcelles agricoles ?

 

GPS, drone, satellite, robots,… autant d’outils à la disposition de l’agriculture pour observer les cultures. Et que dire de l’évolution du matériel pour appliquer les conseils aux parcelles, coupure buse à buse, modulation intra-parcellaire…
Mais finalement que sait-on mesurer aujourd’hui dans nos parcelles agricoles ?

 

 

Aujourd’hui, le roi azote

 

L’agriculture dite de précision se concrétise depuis plusieurs années dans la modulation des apports d’azote. En effet, les principes de réflexion, absorption et transmittance (part du rayonnement qui traverse la feuille) des ondes lumineuses sont connus depuis longtemps. C'est-à-dire que pour un rayonnement lumineux donné, un objet va en absorber une partie, en renvoyer une autre et en laisser passer une troisième partie. La somme des trois étant égale à la quantité de rayonnement reçu.

 

 

 

Or les plantes sont des « usines » à transformer le rayonnement lumineux en énergie, et pour faire cela elles utilisent la chlorophylle. En étudiant cette chlorophylle, on a pu chiffrer le rayonnement transmis, réfléchi et absorbé par cette molécule, c’est son spectre d’absorption.  Autrement dit en mesurant par exemple le rayonnement réfléchi par un couvert végétal, on peut définir la quantité de chlorophylle présente.

 

 

 

En parallèle, des travaux au cours des années 80/90 ont montré que l’état de nutrition azotée d’une plante est fortement corrélé à la quantité d’azote présente dans la plante (c’est la méthode Jubil). Cette quantité d’azote présente dans la plante s’avère être aussi fortement corrélée à la quantité de chlorophylle.

 

 

 

BINGO, puisqu’en mesurant le spectre d’absorption d’un couvert végétal on peut connaître la quantité de chlorophylle. En remontant la chaîne, on peut en déduire son état de nutrition azotée et donc la fertilisation azotée apportée.

 

 

 

Ce constat sert de base aux méthodes satellitaires (Farmstar, Cérélia,…), au N-Sensor, au GPN et autres N-tester, même s'ils ne mesurent pas tous la même fraction du rayonnement. Le drone est le dernier né de cette grande famille.

 

 

Demain, le suivi sanitaire des cultures

 

La feuille se compose d’eau, de protéine de surface… et surtout de chlorophylle. Aussi le spectre d’absorption d’une feuille de végétal est proche de celui de la chlorophylle seule. Proche, mais pas identique.
Aujourd’hui les capteurs optiques sont de plus en plus précis, et sont capables de distinguer les éléments de la feuille autres que la chlorophylle. Imaginons maintenant que cette feuille de végétal soit envahie par un champignon, le spectre d’absorption de cette feuille en est modifié (le champignon a lui aussi son propre spectre d’absorption). Eh bien aujourd’hui, les capteurs les plus aboutis sont capables de mesurer cette modification et donc de détecter la contamination avant même que les symptômes visibles par nos biens pauvres petits yeux d’humain ne soient apparus.

 

 

 

Bouclons l’histoire et accrochons ce capteur à un drone qui survolerait régulièrement les cultures et vous obtenez un observateur aux normes des cultures de demain.

 

 

Après-demain, le sol sous toutes ses coutures

 

L’agronomie est régie par le triptyque Climat – Sol – Plante. Pour le climat, laissons aux experts du GIEC et autres météorologues un peu de travail, la plante nous venons de l’évoquer, l’avenir est dans l’optique ; pour le sol qu’en est-il ?

 

 

 

Il existe de nombreux capteurs avec des noms barbares de type galvanomètre, spectromètre gamma, Raman, plasma, mesure nucléaire non destructive. Aujourd’hui, ils sont dans les mains des universités qui travaillent à les sortir du laboratoire pour les mettre dans les champs.

 

 

 

Que pourrons-nous mesurer avec cela ? Le champ des possibles est large, de la texture du sol à sa compacité, sa teneur en éléments fertilisants, en passant par son statut hydrique, ce ne sont pas les paramètres à mesurer qui manquent.

 

 

 

La principale difficulté, créer les référentiels permettant de transcrire une valeur mesurée en une caractéristique agronomique puis par la suite le modèle d’interprétation de ces caractéristiques pour donner un conseil agricole.

 

 

 

Une autre difficulté, rendre ces capteurs plus compacts et plus robustes pour une utilisation agricole.

 

 

 

Mais le principal objectif reste d’obtenir une carte « précise » de la parcelle pour un paramètre donné. Et là aussi, poursuivons notre raisonnement, ces cartes pourront être intégrées à vos logiciels de traçabilité afin d’être combinées avec vos informations techniques dans des modèles de prévision qui pourront alors établir des cartes de conseils. Et le chemin retour est possible aussi avec la possibilité d’exporter ces cartes de conseils vers vos consoles, qui sauront alors dans quelles parcelles aller et ce qu’il faut y faire. Et ce n’est pas fini, une fois de retour dans la cour, la console dialoguera avec  votre logiciel et validera les opérations qui passeront de prévisionnelles à réalisées, engendrant des nouvelles informations techniques qui seront intégrées dans un modèle qui établira de nouveaux conseils…

 

 

 

Nous nous arrêterons là, le vertige nous prend !

 

 

Télédétection

Parce que la Chambre d’agriculture souhaite vous proposer les services les plus innovants, l’offre Dron’Inov est à nouveau mise en place cet automne. Disponible sur colza, elle consiste en deux survols de drone au-dessus de vos parcelles afin d’obtenir une carte de conseil azoté.

Nouveauté cette année, la gamme s’étoffe d’une offresur blé et escourgeon, avec le service CERELIA qui permet grâce aux images satellitaires de moduler les 2ème et 3ème apports d’azote.

En plus, ce service fournit les cartes de risque de verse, estime le potentiel rendement de vos parcelles. Sans oublier bien sûr l'édition de votre plan de fumure conforme à la directive nitrates.

N’hésitez pas à contacter votre conseiller ouRémi Vanhaesebroucke.