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Accords de libre-échange : la Chambre d’agriculture de la Marne réclame la révision des mandats de négociations

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Lors de la Session de la Chambre d’agriculture de la Marne du 23 février, les élus ont adopté, à l’unanimité, une motion sur les accords de libre-échange, dont ceux du Mercosur. Par ce vote, les élus alertent les pouvoirs publics sur les conséquences destructrices que pourrait engendrer la signature de tels accords, sur toutes les filières agricoles, et plus particulièrement celles du sucre et de l’éthanol, de la viande bovine et de la volaille.

En effet, ces accords introduiraient sur le marché français des quantités importantes de produits sans garantie de qualité pour le consommateur. Les exigences vis-à-vis des producteurs et la transparence pour le consommateur ne sont pas les mêmes en France et en Amérique du Sud.
Les quantités à introduire sur le marché européen ont été calculées avant le retrait de la Grande-Bretagne, fortement importatrice de produits agricoles. Elles sont donc surestimées et déstabiliseraient des filières de production, pourvoyeuses d’emplois en milieu rural.

Aussi, par sa motion en Session le 23 février, la Chambre d’agriculture de la Marne tire le signal d’alarme auprès des pouvoirs publics :

  • Elle requiert la préservation des filières sucre et éthanol dans les accords de libre-échange quel qu’ils soient (Mercorsur, Mexique, Australie, Thaïlande) en reconnaissant ces filières comme sensibles. En effet, les importations actuelles de sucre dans l’Union Européenne, qui ont augmenté de 85% en 10 ans, représentent 20% du sucre consommé Or, la fin des quotas sucriers fait passer l’Europe d’un statut déficitaire à un statut excédentaire et les coûts de production du sucre brésilien, inférieurs de 10 à 20% aux coûts français, sont accompagnés d’aides gouvernementales.
  • Elle réclame la limitation des contingents d’importations nouvellement ouverts de viande bovine, de sucre, de céréales et de viande de volailles, afin de ne pas excéder la capacité d’absorption du marché européen et demande la réallocation des contingents qui ont été négociés par une Union à 28 et non à 27, en raison du Brexit.
  • Elle exige un contrôle des importations aux frontières afin de garantir au consommateur européen le respect des normes ou cahiers des charges internes de qualité alimentaire, tant pour l’agriculture conventionnelle que pour l’agriculture biologique. En effet, à l’instar de la viande bovine ou de la volaille, les garanties sanitaires et de traçabilité ne sont pas assurées par les pays du Mercosur, notamment le Brésil.
  • Elle exige la révision des mandats de négociations accordés par la Commission européenne pour les futurs accords de libre-échange (Mercosur, Thaïlande, Mexique, Australie, Nouvelle-Zélande) afin de tenir compte du Brexit et demande un report des négociations dans l’attente des dispositions prises pour l’après Brexit.

Cette Session de la Chambre d'agriculture a également été l'occasion d'aborder quelques projets européens et français qui vont impacter l'agriculture et la viticulture marnaises, nos exploitations agricoles et viticoles :

  • Le règlement européen Omnibus (outils de gestion des risques, autorisations de plantation…)
  • La feuille de route sur les produits phytosanitaires
  • Le projet de réforme de la fiscalité agricole (DPA, DPI)